Quelques-uns des membres du comité de pilotage ont expliqué vendredi après-midi la façon dont on construisait le contenu scientifique du FIG. Avec un constat unanime : le sujet colle particulièrement à l’actualité !

Un monde qui va plus vite ? Dans la construction du Festival International de Géographie, la réponse est oui, assurément ! C’était en tout cas le point commun essentiel des explications fournies vendredi après-midi par Béatrice Collignon et Philippe Pelletier, directeurs scientifiques, Henri Desbois, Maude Sainteville et Franck Lavigne, membres du comité de pilotage, qui expliquaient qu’entre la première sollicitation fin octobre et le FIG suivant, soit le temps prenait son temps, soit il filait à toute vitesse… Répondant à la volonté de l’animateur Sylvain Allemand de «rentrer dans la marmite FIG», les géographes ont expliqué les raisons pour lesquelles ils ont été sollicités, comment se faisait le choix des déclinaisons du thème, qui compose le comité de pilotage… L’occasion d’apprendre que la vingtaine de membres qui le constitue est issue d’horizons variés : une douzaine de scientifiques pilotés par la direction scientifique, le président de l’ADFIG (association porteuse du festival), le Maire David Valence, le Fondateur Christian Pierret, l’Education nationale… «Le programme est vraiment le fruit d’un échange», souligne Philippe Pelletier. Deux réunions «concrètes», une flopée de courriels, de sms, des heures passées sur Skype, un appel à proposition, des débats contradictoires et moult brainstorming plus tard, le FIG prend forme. «C’est une question d’équilibre entre plusieurs impératifs : tenir l’exigence scientifique, de qualité, de rénovation et d’accessibilité au grand public», soulignait Béatrice Collignon.

Sadoul

Rencontre Centre National du Livre «Eternel Tintin !»   par   Benoît   Peeters,   essayiste, biographe  de  Hergé  et  Simenon,  scénariste  de  la  bande  dessinée  Les  Cités  Obscures, Jochen Gerner, auteur, dessinateur à l’hebdomadaire Le Un co-auteur  de  «RG»,  éditions  l’Association  et  Emmanuel  Rabu, co-auteur  de  «RG»,  éditions  l’Association, animée par Sarah Polacci, journaliste

Séance inaugurale du festival, accueil des personnalités, intervention très attendue de Patrick Boucheron, carte au sol IGN à la gare SNCF, accueil des enseignants, café géographique avec l'éducation nationale, salon de la Géomatique, exposition et conférences sur Tintin, ambiances de festival dans les rues et chapiteaux...
Tous les temps forts de cette première journée du FIG en vidéo

 

Pierre Assouline«Subjectif, arbitraire, injuste»… C'est par ces trois adjectifs qu'Antoine Spire a décrit le Dictionnaire amoureux des Écrivains et de la Littérature de Pierre Assouline, lors d'un Grand Entretien à la Cathédrale ce samedi. Quand il s'est attaqué à cet ouvrage, Pierre Assouline a prévenu : il ne serait ni exhaustif, ni objectif. Et c'est ce qui en fait sa force. Des parti-pris qui peuvent surprendre mais qui sont totalement assumés par l'auteur. Certains grands écrivains n'y sont pas répertoriés alors que plusieurs pages peuvent être consacrées à un écrivain peu connu.

Avant ce Dictionnaire amoureux, Pierre Assouline a écrit de nombreux ouvrages, dont une dizaine de romans. Golem a particulièrement retenu l'attention d'Antoine Spire.
«Un roman ne vient pas d'une idée, mais d'un désir, explique Pierre Assouline. Certains personnages m'habitent depuis longtemps et je retourne vers eux de temps en temps, pour savoir si c'est le moment d'en faire un roman». Golem, créature humanoïde faite d'argile et dépourvue de libre-arbitre, fait partie de ces personnages qui hantent Pierre Assouline depuis de nombreuses années. En s'intéressant à cette figure mythique, son objectif était de l'adapter à l'époque actuelle. Dans ce roman, un champion d'échecs se fait donc «golémiser» par un neurochirurgien qui veut décupler les facultés intellectuelles du héros. Avec un tel pitch, on s'imagine en pleine science fiction. Et pourtant, tout est réel dans ce roman. Car Pierre Assouline ancre toujours ses fictions dans le réel, effectuant des enquêtes minutieuses pour s'approcher au plus près de la réalité. Pour ce roman, par exemple, il a assisté à une opération neurologique à la Pitié-Salpêtrière.
Au cœur de Golem, la question du transhumanisme, ce mouvement de pensée dont l'objectif est d'augmenter les capacités de l'être humain. «N'allez pas croire que ces gens sont des farfelus» prévient Pierre Assouline. Les mécènes du transhumanisme sont Microsoft, Google ou encore Amazon, des entreprises prêtes à investir de grosses sommes dans la recherche sur l'intelligence artificielle. Un sujet brûlant d'actualité.

Margaux

Pierre Assouline

L’heure n’est pas aux leçons, il s’agit de contribuer à une intelligence collective, adressée depuis 1990 au devant de la société !
Intervention du Président du FIG 2016, Patrick Boucheron, lors de la séance inaugurale

Prochain FIG :  les 29, 30 Septembre et 1er Octobre 2017

Pays invité : l'Afrique du Sud

Thème : Territoires humains et mondes animaux

 

fig 2017

 

Lors de son discours à la cérémonie de clôture du FIG 2016, le maire David Valence a d’abord rappelé des évidences : Le festival ne vit que par l’innovation permanente, rien ne serait pire que de reprendre à l’infini la même formule. Cette année les innovations ont été soldées par des succès :
- Les GéoThéma, Géo-duo avec des débats et des échanges de très bonne qualité
- Le salon de la bande-dessinée avec la participation de libraires belges et déodatiens
- Le FIG Junior, un moment de grâce lorsque des personnes handicapées apprenaient à des enfants à fabriquer des cerfs-volants, des gaufres belges.
- La mélancolie accompagne chaque fin de festival, mais cette année elle a une teinte particulière : nous quittons une direction scientifique (celle de Philippe Pelletier et Béatrice Collignon remplacés par Clarisse Didelon-Loiseau et Lionel Laslaz) qui a permis notamment la remobilisation des milieux de l’éducation nationale.

 

 

 

Le journalisme dans «la dictature de l’instant»Une dépêche : information transmise par une agence de presse ; se dépêcher : se hâter, faire quelque chose rapidement. Et le journaliste ? Il doit travailler vite pour nous informer rapidement, avec le risque de s’échouer contre quelques écueils décrits par Pierre Assouline, journaliste et romancier, Doan Bui, grand reporter à L’Observateur et lauréate du prix Albert-Londres, Jochen Gerner, illustrateur de presse, et Eric Fottorino, ancienne figure du Monde aujourd’hui directeur de publication du journal Le Un.

Au micro de Pascal Didier samedi, ces quatre grands noms, très grands noms, du journalisme ont réfléchi à leur métier version 2.0 imposée par un Internet et la vitesse qu’il induit. Une vitesse au détriment de la qualité de l’information transmise ? Pas forcément. Tout dépend beaucoup de l’éthique du professionnel. Ce n’est pas l’information qui va vite, c’est sa transmission. Journaux en ligne, gratuit, réseaux sociaux, autant de nouveautés qui ont bouleversé les pratiques ces vingt dernières années. «On essaye de bricoler quelque chose avec les moyens d’aujourd’hui sur un concept très ancien, affirme Eric Fottorino. On a entre les mains des outils d’une puissance unique. On perd connaissance ; tout ça va vite. Il faut redonner la connaissance, ralentir pour réfléchir, se recentrer pour ne pas s’éparpiller.» Pierre Assouline reste un éternel optimiste. «Plus la vitesse d’exécution est grande, plus elle induit une réflexion profonde. Comme Internet est aujourd’hui le média le plus rapide, je vois des quotidiens favoriser la lecture lente avec des portraits, des enquêtes, des sujets qui prennent du temps à faire et à lire». Une spécificité des supports est «le modèle vers lequel on va».

Ce constat, la journaliste Doan Bui le dresse au quotidien. «Je vois le métier changer dans sa pratique, c’est déroutant. La façon d’envisager un reportage demande du temps, de la réflexion. On a le sentiment d’être un dinosaure dans cette tyrannie de l’instantanéité. Reportages longs ou twitt, il faut être capable de jouer sur ces temporalités, c’est un nouveau monde pour nous». Un monde au sein duquel le temps nous échappe. Car si vouloir être les premiers à communiquer l’info peut être dangereux, vouloir la recevoir de façon immédiate l’est tout autant. «Les changements de canaux d’information induisent des problèmes de sources, déplore Pierre Assouline. Le problème d’Internet, c’est qu’on ne cherche pas à savoir d’où vient l’info ; on n’est pas à l’abri d’une manipulation. Le problème de la hiérarchie de l’information est aussi réel. Avant, l’emplacement d’un article dans la page vous éclairait sur son importance. Sur Internet, l’info est nue, présentée seule». Et comme «les gens ne croient plus en l’image», selon Jochen Guerner, ils vont chercher l’info sur une source alternative dont ils ignorent la légitimité… «Il faudrait un regard plus critique et ça, pour l’instant, c’est pas gagné...» glisse Pierre Assouline. Doan Bui enfonce le clou : «Le problème n’est pas l’image mais l’inondation d’images. Une overdose d’images non décryptées suscite la déréalisation de l’événement ! »

Eric Fottorino parle d’une «dictature de l’instant». Les journalistes qui la refusent se tournent vers les maisons d’édition, capables de leur offrir temps et moyens financiers de mener leurs enquêtes. Paradoxe : les magazines achètent aux éditeurs des extraits de ces ouvrages d’enquêtes… menées par leurs propres journalistes !

Le journalisme dans «la dictature de l’instant»

Découvrez les gagnants de la tombola du FIG 2016, félicitations !

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